vendredi 26 octobre 2012


Mercredi 24 octobre.

On se réveille et nous avons comme vue le jardin et les montagnes tout autour. Que demander de mieux! Villa de Leyva est une petite ville dans le creux des montagnes. Elle a été préservée telle qu'elle était lorsqu'elle fût fondée en 1572. Aucun bâtiment moderne ici. Toutes les maisons sont pareilles et bien entretenues. La ville jouit d'un climat sec et doux durant toute l'année. Une place de rêve!  Beaucoup d’étrangers se sont établis ici et ce nest pas difficile à comprendre.

Marta nous a dit qu'ici les gens sont un peu plus aisés que la moyenne et ça se voit vraiment aux maisons car aujourd'hui nous sommes allés marcher jusqu'à un vieil observatoire et les maisons en campagne autour du centre de la ville sont vraiment magnifiques. Et dans la ville la même chose. C'est l'équivalent de Knowlton chez nous au Québec.

Ce matin, pendant que Jean roupillait, je jasais avec Mario le chum de Marta et on parlait des guérillas et du tourisme. Il m'expliquait qu'ici, la police et le gouvernement  discutent et négocient constamment avec les narco trafiquants en ce qui a trait à la drogue. C'est pour eux un moyen d'avoir moins de violence et effectivement il y a en a beaucoup moins depuis quelques années. Sur la route, il y a beaucoup de contrôles policiers et militaires pour fouiller les camions. S'ils captent un camion rempli de drogue, alors le camion est confisqué par les policiers et ensuite les dirigeants de la police négocient avec les big boss de la drogue. En résumé, beaucoup de corruption et de pots de vin sous la table! Mais tant qu'à ce qu'il y ait de la drogue, autant que le tout se fasse dans le moins de violence possible.

Ce qui fait que depuis environ 5 ans, le tourisme en Colombie a fait un bond! C'est certain que ça apporte de l'argent au pays et les politiciens en sont conscients. Alors le fait qu'il y ait moins de violence envers les gens de l'extérieur est un plus pour le tourisme. Et plus de tourisme engendre plus de revenus pour les commerçants, donc plus d'emplois ce qui fait que les gens d'ici achètent plus. Bref c'est une roue qui tourne. Et le pays a beaucoup à offrir aux touristes d'autant que les gens sont accueillants et sympathiques. Pourquoi ne pas le mettre sur votre prochaine destination vacances?
 
Et aujourd'hui nous sommes allés visiter un ancien site astronomique et de fécondité nommé El Infiernito. C'était un endroit habité par le peuple indigène Los Muiscas depuis le 6e siècle après Jésus Christ. Leur religion était le culte du soleil. Les sculptures en formes de phallus représentaient la fécondité et on peut encore observer les fragments de pierre qui servait d'horloge. On a aussi pu observer un dolmen, tombe de cette époque.
 
 
 Dans les rues de Villa de Leyva. Est-ce qu'on vous l'a dit qu'on adore cette ville?






 
Les sculptures en forme de Phallus.
 
 
 Le dolmen, sorte de tombeau.
 
 Les vestiges d'un cadran solaire.

 
 
 
 
 
 

Lundi 22 et mardi 23 octobre.

Ok ce matin, lundi, on part pour aller vers Villa de Leyva. C'est environ 600km pour aller là donc deux jours de route. En Amérique centrale et du sud, difficile de faire 600km dans une journée. Souvent la route principale n'est qu'un chemin à deux voies ce qui fait que les camions aussi prennent ce chemin. Alors ça ralentit beaucoup le trafic surtout si nous sommes dans les montagnes. On fait du dépassement, peu importe si c'est une ligne continue ou double. Et même dans les courbes. Et tout le monde fait ça! Je me rappelle quand nous sommes entrés au Mexique, on se disait qu'on devait suivre les limites de vitesse et faire attention aux dépassements mais quand on a vu comment ils conduisaient ici, ben on s'est dit que nous n'étions pas plus fous qu'eux!

La route que nous avons faite aujourd'hui était fantastique. Les premiers 70km, du chemin de terre dans la campagne et à travers des petits villages. Et quand on arrive dans les villages, comme les routes ne sont pas sur nos cartes ou GPS, on doit demander le chemin pour se rendre au village suivant. Et croyez nous, si vous ne demandez pas le chemin, vous allez tourner en rond longtemps car les directions ne sont pas indiquées et les rues n'ont pas de noms! Ici ils te donnent les indications selon le nombre de coins de rue et si c'est à gauche ou à droite. Dans un des villages, le jeune homme à qui nous avions demander notre chemin nous a tout simplement dit de le suivre et il nous a amené au chemin principal qui menait au prochain village. Bref c'est comme ça.

On a ensuite eu de la route dans les montagnes avec des vues superbes puis nous nous sommes arrêté dans un village pour mettre de l'essence. Ça n'a pas pris 10 secondes que nous avions une horde d'enfants et de gens autour de nous qui viennent voir les motos par curiosité. Ils nous demandent d'où nous venons, où nous allons et les hommes demandent des questions sur les motos. C'est vraiment très drôle. Et comme il se faisait tard, nous avons finalement dormi dans ce village de El Playon.

Ajourd'hui mardi, après avoir roulé environ 300km dans les montagnes, nous sommes arrivés vers 17h dans la ville de Villa de Leyva. Toute une surprise! Premièrement la route pour s'y rendre est géniale. En fait pas la route car elle est assez abimée mais plutôt le paysage. Les maisons dans la campagne sont toutes blanches avec des toits en tuile de céramique et pour la plupart assez grandes. Et quand on arrive dans la petite ville de 7000 habitants, c'est beau comme ça se peut pas! La place centrale (Plaza Mayor) est super grande avec les bâtiments tout autour (c'est d'ailleurs la plus grande place centrale de toute la Colombie). Ensuite toutes les maisons ici aussi sont blanches avec les toits en tuiles. Les routes elles sont disons moins évidentes à rouler car elles sont faites de grosses roches rondes. Les motos se font brasser pas à peu près!

On réussi à trouver l'hostel qui nous a été recommandé par des gens rencontrés à Mompox. C'est au bout d'une petite rue. À peine arrivé au El Solar que Marta, la proprio de l'endroit, nous accueille à bras ouverts. On entre les motos dans la cour puis on installe nos pénates dans la jolie chambre qui nous est attitrée. C'est mignon comme tout! Ensuite elle nous amène à la cuisine où elle nous présente à son fils et son chum. Bref c'est vraiment hyper sympathique comme endroit. C'est calme avec un beau jardin derrière la maison. Et ici il fait moins chaud et l'air est sec. Logent ici aussi deux jeunes filles qui voyagent en sac à dos: une australienne et une québécoise. C'est agréable de pouvoir parler le français après si longtemps!
 
Le matin de notre départ de Mompox.
 
 Jean, Guillermo, Chantal et Taka.


 
 Sur les chemins de terre en quittant la ville.





 
 Consultation au sommet!
 

 

Il manque un bout du chemin dans l'autre voie. C'est pas pour rien qu'il ne faut pas rouler le soir!
 
 Le party à la station d'essence.
 
À chacun son tour!





 
 Vue magnifique en roulant.

 
La dame s'en va chez elle.
 
Ici aussi y'a du sport sérieux.
 

 
Une ville magnifique qu'on adore!

 

 
L'entrée de notre hostel El Solar.

 
La Plaza Mayor, la plus grande de Colombie.

 
 
 
 
 
 

Vendredi 19, samedi 20 et dimanche 21 octobre. 

Il est temps de prendre la route! Après huit jours sans prendre les motos, je me demande si nous saurons encore conduire! On fait nos au revoir à William et Maud, les proprios de l'hostel et je fais un gros câlin à José, un vieux monsieur qui s'est pris d'affection pour moi et qui est très gentil.

C'est quelque chose de sortir de la ville de Cartagena un jour de travail! Le trafic est fou et oubliez ici les lignes pour séparer les voies. Ici, c'est prend ta place ou ben tu vas rester là toute la journée! Après une heure de cette folie là, nous roulons sur la route principale qui traverse le pays du nord au sud. Beaucoup de camions alors on fait des dépassements dès qu'on peut. Ligne double, pas ligne double! Et on a encore droit à des averses fortes.

Arrivés dans le village de La Gloria, c'est ici qu'on prend le chemin de terre qui va vers Mompox. On regarde de quoi ça a l'air et c'est pas trop détrempé. Juste un peu. Les gens du village doivent se dire que nous sommes égarés ou maboules!  Bon on y va! De la bouette et de l'eau sur les cinq premiers kilomètres mais après c'est sec. Donc seulement cahoteux. On aura droit à de la grosse terre épaisse et glissante à cause de travaux alors on manoeuvre mollo. On s'arrête à deux reprises pour demander aux gens des villages si nous sommes bien sur la bonne route et oui on va vers la bonne direction.

Après 70km de chemin de terre, nous arrivons sur l'asphalte. Je suis en train de m'installer pour prendre une photo de Jean en roulant quand il me dit dans mon casque "attention trou devant". Trop tard car au même moment où il me le dit, BANG! Je frappe le trou de plein fouet! Ouch! Je suis certaine que mon pneu est éclaté ou qu'il y a un dommage mais non, tout est ok sur la moto. Pas bon de prendre des photos en roulant!

Nous arrivons dans la ville de Santa Ana et la noirceur tombe. On s'y arrête pour dormir et continuer le petit bout de chemin qui reste à faire demain.

Aujourd'hui samedi, c'est la fête à mon très cher neveu Mathieu. Bonne Fête Mathieu!

On quitte l'hôtel et nous arrivons à la rivière La Magdelana. Jean croyait que nous traverserions par le pont mais c'est un autre chemin. Ici ce sont des barges homemade qui traversent les gens de l'autre côté. Il y a deux barges alors dès que nous nous pointons le bout du nez, les gens viennent en courant pour que nous prenions leur barges! Fou, fou! C'est 20 000$ pesos colombiens pour les deux motos, soit 11$ ou le prix touriste!

Une fois rendus de l'autre côté (la rivière n'est pas large), après 30 minutes nous arrivons à Mompox, ville classée au Patrimoine Héritage de l'Unesco. Une ville de 62 000 habitants fondée en 1537 qui avait à l'époque un port important qui fait que la ville était prospère. Beaucoup d'églises et de belles maisons fûrent bâties à l'époque mais quand le transport maritime fût de moindre importance dans cette région, beaucoup de gens se retrouvèrent sans emplois. Aujourd'hui Mompox est quand même une ville dynamique qui tend vers le tourisme. Des infrastuctures de sentier piétonnier le long de la rivière sont en développement et certains parcs ont été réaménagés.

Il y a quelques hôtels dont certains sont magnifiques avec leur cour intérieur tout en fleur. L'architecture ici est aussi différente de ce que nous avons vu. Des plafonds en pente très hauts faits en bois foncé. Des extérieurs de maisons en plâtre blanc. Des portes immenses et lourdes en bois avec, dans la porte, une toute petite porte pour y entrer sans avoir à ouvrir les grandes. Des grillages en bois aux fenêtres, certains ouvragés et d'autres non. Bref c'est très beau.

Également la ville de Mompox est reconnue pour le travail d'orfèvre en filigrane. Pour la plupart ce sont des bijoux en argent et le métal est étiré très, très finement puis modelé soit en boucle d'oreille, en bague ou en pendentif. C'est aussi la place des chaises berçantes! Elles sont fabriquées ici et il y en a dans toutes les maisons ou presque! Beaucoup de gens les sortent le soir sur leur balcon devant la maison et jasent tout en regardant l'action qui se passe dans les rues. Autre fait que nous avons remarqué est l'accueil avec les étrangers ou les touristes. Une coche au-dessus de ce que nous avons vu jusqu'à présent.

Samedi soir, Jean et moi sommes assis sur le bord de la rue et quelques jeunes ados sont à côté de nous. Il en arrive de plus en plus et tous ont un petit magazine dans les mains. Je demande à la jeune fille assise à côté de moi pourquoi ils sont tous là. Elle me répond que c'est comme une réunion de jeunes pour l'église. Du coup, une jeune femme approche et nous demande d'où nous venons. Je lui répond et elle m'explique qu'ici à Mompox c'est la religion catholique qui prévaut et que ce regroupement travaille avec et pour les jeunes contre la drogue, la violence, l'intimidation, etc.

Tout à coup on se rend compte que tous les jeunes nous entourent et écoutent la conversation. J'explique alors d'où nous venons, quelle langue nous parlons dans notre pays et le trajet que nous avons fait et où nous allons. Soudainement, la responsable du groupe nous fait un câlin à Jean et moi et demande aux jeunes de faire de même.  Ce geste spontané nous surprend mais mon Dieu que c'était touchant! Vraiment, nous étions tout à fait émus et enchantés par ce geste. Nous avons ensuite jasé un petit moment et tous nous ont salué et sont ensuite partis. Notre journée était faite!

Et puis dimanche, nous avons pris ça relax. J'ai mis un bon deux heures à avancer le blog pendant que Jean faisait une cocotte. Et vers 17h, quelle ne fût pas notre surprise de voir arriver Taka et Guillermo à l'hôtel! Ils étaient couverts de bouette de la tête aux pieds! Ils ont pris la même route cahoteuse que nous sauf qu'ils ont eu beaucoup de pluie les 20 premiers km. Les motos sont tombées plusieurs fois pas terre alors elles étaient aussi sales qu'eux. Nous avons bien rigolés! Que d'aventures!
 
Avec José, le petit monsieur sympatique de l'hôtel Amber.
 
 Diner en cours de route. Délicieux.
 
 Oups! le camion semble avoir un problème!
 
 Sur le chemin de terre qui mène à Mompox.



 
 Juste un peu de terre...hyper glissant!


 
 Sur le traversier un peu avant d'arriver au village. On traverse le Rio Magdalena.


 
 
Dans la ville de Mompox.
 
 Les cours intérieures des maisons. Magnifiques.
 
 Iglesia Santa Barbara qui fût construite en 1633.

 




Je veux du poulet St-Hubert! Na!
 
 Intérieur d'une maison.
 
 Notre hostel La Casa Amarilla.




La cour intérieure de notre hostel.
 
 Notre chambre.